Qu'est-ce que | L’art naïf est le fait d’autodidactes, de non-initiés. Les artistes naïfs existent depuis que l’homme dessine, peint, grave et sculpte. Leurs premières œuvres datent de l’ère préhistorique. Beaucoup nous sont parvenues, en particulier celles relatives à l’art rupestre. On utilise aussi le terme «primitif» pour désigner un artiste naïf, en référence aux artistes primitifs italiens du XIIIème et XIVème siècles antérieurs à l’invention de la perspective, ainsi qu’aux primitifs flamands. Depuis le XXème siècle, on parle de primitif moderne. À l’ombre de la grande peinture et des artistes reconnus jusqu’au XIXème siècle, existait en Europe une création de peinture naïve d’avant l’art naïf, souvent l’œuvre d’anonymes, dont on retrouve des tableaux dans des musées provinciaux. Cette peinture naïve concerne le portrait, le paysage, les vues urbaines et les scènes de genre. |
Dans l’Amérique naissante des XVIIème et XVIIIème siècles, apparaissent les «limners», les enlumineurs, ces artistes pour qui l’art était souvent un second métier, et qui répondaient à des commandes, de la part de commerçants, industriels et fermiers, de tableaux destinés à conserver les témoignages d’un pays en plein essor : portraits de famille, scènes de vie, paysages, scènes d’intérieur, peintures de la ferme et des nouvelles demeures. Ces œuvres sont en grande partie anonymes, certaines exposées dans des musées américains. Ce n’est qu’à la fin du XIXème siècle que l’art naïf a été véritablement reconnu et apprécié. Le terme de «naïf» a été employé la première fois pour qualifier les œuvres du Douanier Rousseau (1844-1910), qui se fit connaître avec éclat lors de la fondation du Salon des Artistes indépendants en 1885. À l’époque, plusieurs artistes, tels les Impressionnistes, |
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Un art outsider ?
L'art naïf a parfois souffert d'une faible reconnaissance, suscitant souvent le mépris. Il n’est ni conforme aux préceptes de l’Académie, ni adepte des recherches abstraites du début du vingtième siècle. Néanmoins, les désavantages de l’industrialisation, ainsi que la fin de la Première Guerre mondiale, et la prise en conscience de la valeur humaine, apportent un changement dans l’attitude générale des artistes et des critiques, à l’égard de la peinture représentative. Ainsi s’organise, en 1928, la première exposition d’art naïf, par Wilhelm Uhde, à Paris. | Elle réunit les œuvres de cinq peintres dits «du Cœur Sacré» : Le Douanier Rousseau, Louis Vivin, Séraphine de Senlis, André Bauchant et Camille Bombois. À la même époque, le mouvement naïf prend également une ampleur internationale surtout aux Etats-Unis, en ex-Yougoslavie et à Haïti. Depuis les débuts du siècle dernier, cet art ne cesse de s’étendre à travers le monde, et suscite un vif intérêt. |
Les techniques Les artistes naïfs ont recours à des techniques, supports et matériaux variés, à souvent inusités ou modestes, et parfois combinés de manières insolites qui montrent leur ingéniosité. Dans la collection du Musée d’Art Naïf de Vicq sont représenté : Supports : L’aggloméré, les assiettes, le bois, le carton, l’isorel, le papier, la soie, le tissu, la toile ou la toile cartonnée et le vélin. | Techniques & matériaux
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Le fixé sous-verre Cette technique ancestrale était utilisée depuis des siècles pour les ex-votos.L’artiste peint du bas vers le haut. Pour voir l’évolution de sa peinture, il dispose une glace devant lui. Les naïfs de l’ex Yougoslavie se sont faits une véritable spécialité nationale de la peinture sous-verre, qui réclame une grande pratique, les retouches étant impossibles. Un des avantages du procédé est de préserver la fraîcheur des coloris, grâce à la protection de la vitre. Mais la vulnérabilité au bris reste une menace majeure. (D’après «Critériologie de l’art naïf», Robert Thilmany, 1984). | L’isorel Matériau isolant obtenu à partir de la fibre de bois compressée, il est communément utilisé en menuiserie sous forme de panneaux pour fabriquer des cloisons, des plafonds et des meubles» (Source: TLFI). L’isorel est également l’un des supports privilégiés des artistes naïfs, en tant que matériel trivial, de coût réduit, favorisant les effets de surface ainsi qu’une recherche de modestie et simplicité. |